Photo Le Nouvel Obs 


 

 

Une ville minimalement catalane et minimalement portée sur les lettres, si elle existait et s'appelait Perpignan n'aurait aucune honte à faire de"Madame Arnoul" la star de cette Sant Jordi 2015.  D'abord, parce qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle-née et que sa respectabilité a été bien assurée par les lecteurs, les critiques et prix. Ensuite parce qu'il s'agit d'un bel ouvrage, plein de sensibilité, d'humanité et d'histoire. Ensuite par ce que son auteur, Jean-Noël Pancrazi (oui, celui bouleversant de la "Mémoire brûlée") est un écrivain méditerranéen majeur qui n'a aucun besoin de t.Shirt ou de clochette pour se le rappeler. Ensuite parce que l'hommePancrazi a eu et a -et souhaitons-lui aura- des liens intimes avec Perpignanet le Roussillon. Mais aussi, poursuivons notre prière pour une Sant Jordilittéraire (qui ne repousserait pas la promotion du catalan aux calendes grecques) parce que cet authentique bijou littéraire, taillé et reconnu comme tel, a été versé de façon magistrale dans le patrimoine catalan par la traduction étincelante que vient d'en faire l'écrivain nordcatalan Joan-Daniel Bezsonoff, fertile auteur qui, après "Matar De Gaulle", s'est autorisé ici une pause de très méticuleux professeur de langue, je veux dire de passeur sans aphtes lexicaux ni toussotements syntaxiques, du français au catalan. Une ville minimalement catalane et minimalement portée sur les lettres, si elle existait et s'appelait Perpignan n'aurait pas honte de célébrer, ce prochain  23 avril 2015, le quadrille d'émotions"Jean-Noel PancraziJoan Daniel BezsonoffMadame Arnoul = La senyora Arnoul. "