Dans une petite maison roussillonnaise aux murs de galets roulés et de brique, Jean Daniel écrit. Quelques félins placides veillent au soleil sur ce qu’ils savent être un temple. C’est ici que le mal intime devient littérature. Ici que le trencadís identitaire qui le structure autant qu’il le brise s’écoule en lignes lumineuses. Si Jean-Daniel avait voulu, il eût été un écrivain de langue française adulé. Mais voilà, il préfère les chemins buissonniers, les quêtes déchirantes, pour tout dire, le chevaleresque, le panache. L’occitan aimé, et surtout, le catalan de son enfance, ont l’un et l’autre entamé une lente agonie ? Qu’à cela ne tienne, il les reconquiert et les sublime. En leur donnant pour escorte le russe, l’allemand, l’italien, l’anglais, et surtout, un castillan admirable, il les replace dans la cour des grands, leur restitue leur universalité. Jean-Daniel est un homme d’action, un activiste culturel, un guerrier linguistique. Un homme que le monde d’aujourd’hui ne réjouit pas, non. De fait, il faut être un sacré imbécile pour s’en trouver réjoui. Alors, Jean-Daniel a arrêté l’horloge, convoqué des hémérothèques cinquantenaires, la voix de Mariano et les incandescences de Sinatra, quelques poèmes choisis qui tissent son univers. De la petite maison de Nyls sont sortis vingt livres écrits par choix, par devoir aussi, un devoir de verticalité et de respect envers les anciens, presque tous en catalan. La rançon du courage. Ce matin, Jean Daniel, mon ami, mon frère, j’avais juste envie de te dire merci
Gaston soupirait: la France, passe encore mais leur République...
Afin de payer ses factures, Gaston s'était assis sur un pliant au bord de la nationale 7 entre Valence et Pampérigouste, attendant le chaland. Il attendait encore.
Gaston s'étonnait que les paparazzi ne se fussent jamais intéressés à son anatomie.
Gaston avait dit à Colombine " Je suis à vous." Elle répondit: " Je suis à bout."
2
Gaston était peiné que certains de ses amis ne prissent pas la peine de lire au moins un de ses livres qu'il leur avait offerts et expédiés, parfois au bout du monde, à ses frais.
Vinc de rellegir 35 anys després Una aventura al Canal de Josep Pla. Molt bo malgrat un abús de metàfores vegetals. Al final sembla un mercat.M'ha agradat que faci servir el futur -irem com al meu parlar.
Ce serait une bien étrange entreprise que les athées de tout poil éliminassent des dictionnaires tous les vocables et expressions se référant à Dieu, à Jésus, à la Vierge, aux anges, aux saints et aux saintes. À Dieu ne plaise...
D'ençà que havia perdut tota esperança, en Gaston era a voltes gairebé feliç.
Gaston n'avait jamais vu de mites. Ses chandails oui.
Gaston avait connu à Bône un perroquet qui sifflait d'admiration quand il chantait L'amour est un bouquet de violettes.
Mademoiselle de la Ferté : (1923) Pierre Benoit
Grâce à Dieu, Gaston avait perdu l'habitude de lire à ses amis les bonnes feuilles de ses manuscrits.
D’ençà que he perdut quasi totes les iŀlusions sobre l’alliberament nacional, em consolo llegint els clàssics catalans. Trenta-cinc anys després, he rellegit Vida privadad en l’edició de Narcís Garolera. La noveŀla em va semblar paradoxal, avorridota i apassionant a l’encop.
Quan en Gaston escrivia un text, li calia trobar la primera frase. La resta venia tota sola.
Si Gaston avait eu des enfants, il se serait initié à l'art des ombres chinoises pour les amuser.