Quand il arrivait que Gaston croisât des Ukrainiens, il les abordait en russe et une conversation des plus amicales s'établissait. Мои дедушка был руским иэ Воронежа.
Au temps de sa folle jeunesse, Gaston méditait sur le couple et ses caresses. À présent il s'intéressait davantage au couple et ses carences.
Julian Semenov, "La Taupe rouge,
" ́ traduction de Monique Slodzian
Si vous aimez la littérature populaire de qualité, je vous recommande " La taupe rouge " de Julian Semenov. On présente souvent son héros le Standartenführer Otto von Stirlitz, alias Maxime Issaiev, espion soviétique au sein de l'état-major nazi comme le James Bond russe. Ne connaissant de Bond que ses divertissantes adaptations cinématographiques je ne puis opiner. Au premier abord le Russe me semble beaucoup moins attiré par les dames et l'alcool que son homologue anglais. Ce n'est point un flambeur mais un intellectuel, poète à ses heures. Le roman est un classique en Russie depuis la série dérivée avec le grand Viateschlav Tikhonov. J'ai aimé ce livre intelligent, profond et sans manichéisme.
Pour rire un peu, voici ma note. 15/20
Pour se détendre Gaston avait l'intention d'annoter " Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science " d'Emmanuel Kant.
Gaston trouvait plaisant que l'on organisât encore des conférences internationales à Munich.
Gaston s'attendait à ce que le pape François rejoignît sous peu Marx et Lénine.
Gaston aurait aimé que les cyclistes respectassent le code de la route et s'abstinssent de prendre les rues à contre- sens.
Ce matin-là, Gaston, las de la médiocrité des politiques et de la noirceur de l'actualité, éteignit sa radio pour écouter l'ouverture de la Chauve-Souris de Johann Strauß.
Gaston ne connaissait aucun des gagnants des Victoires de la musique.
Gaston avait un moyen infaillible de savoir s'il allait bien. Dès qu'il se sentait moins découragé, il fallait qu'il repiquât et se remît à l'étude du russe.
Gaston se souvenait de la profondeur d'une pensée émise par une accointance surnommée le Gainsbarre des Corbières. " Moi, les Provençaux je ne les aime pas parce qu'ils portent des chapeaux." Authentique...
Gaston aurait aimé que les Acadiens et les Québecois eussent la nationalité française automatiquement.
Gaston eût aimé que la priorité à droite de la circulation automobile ́s'étendît à la politique.
Gaston regrettait les temps où les épées avaient un nom.
Gaston avait atteint l'âge où l'on demande à un romancier d'écrire des préfaces.
Pour donner un arrière-plan solide à ses romans, Gaston avait besoin de témoins, d'une collection de journaux et surtout d'un annuaire.
Il ne se passait pas une semaine sans que Gaston n'incitât ses accointances à étudier le latin.
Gaston s'était rendu compte que parler provençal, pour ses contemporains, était une incongruité.
Gaston avait peur de la vie mais plus encore de la mort.
Dès que Gaston retournait en Provence, il lui revenait de doux souvenirs, une chanson parfumée dans l'air, la senteur des eaux de lavande de Gourdon, un goût sucré de tropézienne et la joie de revoir ses amis.
.Gaston regrettait que sa nièce Magali eût fait si peu de cas des aventures de Jacques le Gall qui avaient charmé sa jeunesse.
Gaston trouvait la Provence aussi belle que dans sa jeunesse mais, sans provençal ni Provençaux, était-elle toujours la Provence.
Gaston avait la nostalgie des couvertures des vieux volumes de la collection J 'ai Lu.
Gaston regrettait qu'à notre époque le père Fouras fût plus connu que le père de Foucauld.
Gaston était content de vendre plus de livres que Sandrine Rousseau. Y aurait-il donc une justice immanente?
Gaston se serait volontiers livré aux joies des excursions alpines mais il craignait trop de croiser des ours,
Gaston avait éteint la télévision de peur de tomber par mégarde sur les bons vœux de leur président.
Gaston avait éteint la télévision de peur de tomber par mégarde sur les bons vœux de leur président.
Quand des indépendantistes provençaux, fonctionnaires français par ailleurs, se plaignaient de leur employeur, Gaston répondait invariablement: " Ne mords point la main qui te nourrit chichement."
Gaston ne reconnaissait plus le pays qui fut le sien.
Gaston enviait les croyants. Il s'ennuyait à la messe et croyait modérément en l'efficacité de la prière bien qu'il ne fût point athée.
Gaston avait admiré Mitterrand, détesté Chirac, aborrhé Sarkozy, méprisé Hollande. Désormais il éprouvait un sentiment très pur pour Macron. C'était de la haine à l'état brut.
Cela agaçait et amusait Gaston que ses chats fussent plus affectueux en hiver qu'en été.
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