Gaston avait éteint la télévision de peur de tomber par mégarde sur les bons vœux de leur président.
Quand des indépendantistes provençaux, fonctionnaires français par ailleurs, se plaignaient de leur employeur, Gaston répondait invariablement: " Ne mords point la main qui te nourrit chichement."
Gaston ne reconnaissait plus le pays qui fut le sien.
Gaston enviait les croyants. Il s'ennuyait à la messe et croyait modérément en l'efficacité de la prière bien qu'il ne fût point athée.
Gaston avait admiré Mitterrand, détesté Chirac, aborrhé Sarkozy, méprisé Hollande. Désormais il éprouvait un sentiment très pur pour Macron. C'était de la haine à l'état brut.
Cela agaçait et amusait Gaston que ses chats fussent plus affectueux en hiver qu'en été.
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