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Gaston connaissait plus de barmen que de brahmanes. 

Pour Gaston, le premier couple de l'humanité ne s'appelait pas Adam et Dave. 

Gaston, qui avait décidément le sens des priorités, se demandait s'il y avait déjà des chrétiens à Pompéi.

Les chats sont de petits gentlemen qui traversent la vie avec discrétion avant de partir jouer vers les étoiles, au pays des petites souris. 

Gaston aimait beaucoup les réseaux sociaux car il avait enfin l'impression d'être quelqu'un de normal. 

Quand Gaston partait en voyage quelques jours, il emportait toujours un des volumes de l'Histoire de la IV République de Georgette Elgey et une édition du Guide Bleu de la région qu'il visitait antérieure à 1960. 

Bien qu'il n'aimât pas ses chansons, Gaston préférait Larusso à la Rousseau. Quant à Carmen Russo... 

En l'an trentième de son âge, Gaston avait écrit une lettre de protestation à Pascal Sevran. L'animateur lui envoya une photo dédicacée avec un bristol qui disait: " Merci de votre confiance." Belle leçon.

Gaston n'utilisait plus son téléphone fixe que pour retrouver son portable dans son foutoir. 

 Pour Gaston, la littérature était un divertissement pascalien de luxe.

Gaston voussoyait ses collègues et tutoyait tous les bistrots d'Avignon et de Pampérigouste. 

Quan tenia 20 anys,  en Gaston no s'havia adonat que Vida Privada de Sagarra era un llibre on la sexualitat té un paper tan important. Com a desencusa,  l'havia llegit sul trinc/ ..

Per en Gaston, el teatre va morir amb els grecs.

En Gaston no sabia si el seu pròxim llibre tindria lloc a la Prússia Oriental l'any 1944 -L'infern a Königsberg- o se situaria a Orà el 1962. L'infern a Orà.

Gaston se demandait si les spécistes acceptaient qu'il s'enduisît de citronnelle pour éviter que les moustiques ne le prissent pour cible.

Jeune homme Gaston disait " Tous en selle!" Vieux c'était plutôt : " Tous à la selle! "

Gaston aimait le violon de la valse et le vibraphone du jazz.

Gaston aimait que ses vieux disques grattouillassent un tantinet.

Gaston ne tuait pas les insectes hormis les moustiques qui s'en prenaient à son intégrité physique.

Le matin Gaston écoutait Europe 1, à midi Sud Radio, à 18 h France-Musique. Quand il roulait longtemps, il mettait France-Culture ou France-Inter.

Dans son enfance, Gaston voulait être officier dans les troupes alpines ou archéologue au Mexique.

Gaston, qui en était à son treizième jour de grève, n'aimait point que des cinéastes donnassent leur avis sur la réforme des retraites. 

Gaston ne vivait pas. Il faisait acte de présence. 

 Plutôt que " Personne n'est dupe, " Gaston eût préféré dire " Personne n'est Nupes."

Le prochain livre de Gaston s'appelera " C'est la faute à Bezo."

 Pour Gaston il y avait les gens qui savaient utiliser le pronom 'dont' et les autres.

Quand on lui parlait des politiciens français, Gaston se rappelait cette citation du roi Ferrante dans La Reine Morte: "En prison! En prison pour médiocrité!"

Gaston aurait aimé être espagnol pour qu'on l'appelât don Gastón

Il y a longtemps que Gaston a condamné la justice française.

Gaston se rappelait une réflexion de Madeleine Boisson (alias Magdalena Potio) qui enseignait autrefois le latin à l'hypokhâgne du lycée Masséna de Nice. " Sollers, dites-vous? Je ne connais point cet auteur mais c'est un fin latiniste. Sollers, sollertis: habile, ingénieux."

Tinc lectures de luxe actualment.

Alternant amb Dostoievski [ un capítol cada dia ] torni a llegir Vida Privada en l'edició del professor Garolera.

El darrer cop que vaig llegir la novel.la era a la tardor del 1986 al començament del meu servei militar. En aquell temps m'obsedia el record d'una noia del Montsià, anomenada Rosa com al llibre.  Tenia un aire de na Silvia Munt a La Plaça del Diamant.

 En canvi no he trobat encara la força de llegir el darrer llibre de l'Horaci. Jo no sabia que me l'estimava tant. 

Nul, songeait Gaston, ne pouvait obliger les Provençaux à rester provençaux s'ils ne voulaient plus l'être.

Gaston n'aimait pas qu'on appelât les membres du Conseil Constitutionnel les Sages.

Spontanément, Gaston aurait été lâche et servile avec ses supérieurs mais il ne pouvait s'empêcher de désobéir.

Gaston comprenait mieux le castillan de Cervantes que le français de Montaigne. En revanche, il lisait plus facilement Scarron que Quevedo.

Gaston connaissait mieux l'actualité des études historiques que les nouveautés littéraires.

Gaston ne supportait plus les barbarismes à la mode comme malaisant, décrédibiliser. Il détestait les tics comme du coup, genre. Il abhorrait les anglicismes inutiles comme prime time, tarmac, hold-up, être supposé et autres task-force.

 Gaston avait la nostalgie de l'époque où il enregistrait sur cassette les chansons que passaient dans leurs émissions Alain Poulanges et Jean-Baptiste Tuzet.

 Quand un inconnu disait à Gaston " On peut se tutoyer. " il répondait souvent " On peut aussi se vouvoyer."

 Gaston avait essayé d'expliquer le mystère de Pâques à son petit neveu Odilon. Le gamin lui demanda " Tonton, pourquoi Batman n'est pas venu le délivrer? "

Pour Gaston, le plus beau texte de Roger Nimier était peut-être sa préface des Trois Mousquetaires.

La plupart des intellectuels parisiens, que Gaston avait fréquentés dans sa folle jeunesse, avaient des origines provinciales.

Gaston aurait aimé que des auteurs de bandes dessinées redonnassent vie à Jacques Le Gall.

Gaston déclinait presque toutes les invitations. Il se sentait mal à l'aise en société.

Avec toutes les vestes qu'il avait reçues dans sa vie, Gaston eût pu faire concurrence à La Redoute et aux Trois Suisses.

Gaston avait toujours eu bon goût avec les femmes. Elles aussi malheureusement.

Gaston songeait à éditer une anthologie de ses aphorismes, ses apophtegmes et autres coquecigrues drolatiques mais il eût fallu qu'il trouvât un éditeur qui acceptât de publier ce keepsake sui generis.

Gaston se souvenait encore de sa joie quand il avait déniché Promesse de Pearl Buck dans une petite librairie de Besse-en-Chandesse un soir d'été en 1977.

Gaston était le fils naturel des Trois Mousquetaires et des Lettres de mon Moulin.

Gaston ne voulait pas que les siens mourussent.

Gaston se rappelait qu'on parlait encore l'occitan dans les commerces à Rouffignac en 1978 et à Saint-Lary en 1979.

En août 1979 à Saint-Lary, Gaston avait lu Les Mots de Jean-Paul Sartre, vu à la télévision Quatre jours à Paris avec Georges Guétary et rêvé devant les cuisses gainées de soie de Claudia Cardinale sur les affiches de Bons Baisers d'Athènes.

Dans sa jeunesse, Gaston n'aimait pas que les jeunes filles dont il était épris l'appelassent par son patronyme.

Pendant vingt ans, Gaston avait relu l'Éducation Sentimentale de Flaubert puis s'en était lassé.

Autrefois quand Gaston partait pour Paris, il ne visitait pas la ville mais voyait deux ou trois films par jour.

Dans sa jeunesse, Gaston avait une vive dilection pour les Antillaises puis il avait rencontré Jane Russell.Gaston était triste que certaines personnes qu'il considérait comme des amis n'eussent jamais lu aucun de ses livres.

Quoi qu'il fît, Gaston serait toujours le second. La pire des positions.

Gaston avait le vertige rien qu'en voyant une photo.

Gaston aimait tellement son papet qu'il apprit sa langue pour lui ressembler plus encore.

Gaston, parfait francophone par ailleurs, souffrait que son pays eût presque perdu sa langue pour devenir une annexe de la banlieue parisienne avec quelques teintes d'accent méridional.

Gaston n'aimait pas que, dans les films se déroulant entre 1930 et 1970, les journaux fussent d'époque et accusassent leur âge à l'écran bien qu'ils fussent censés sortir de l'imprimerie.

Si le public a toujours raison, Gaston avait tort d'écrire.

Gaston avait vécu un passage à vide qui avait duré 60 ans.

Quand il était petit, Gaston ne faisait pas cas de la beauté des villas de Mers-les-Bains. Il avait toujours connu la station. En revanche il s'étonnait qu'aucun guide touristique ne célébrât les splendeurs de Massy.

Gaston eût aimé écrire un livre qui fût à la fois utile et frivole.

Al sud de l'Albera, el català és una llengua maltractada, al nord un patuès moribund.