Ce roman corse, publié en 1930, est le premier écrit dans cet idiome. Il rend hommage au petit peuple des artisans et des marchands, des journaliers et des habitants du Pontetto, l'un des quartiers les plus pauvres de Bastia. Le jeune Pépé Morsicalupa, dont le père est ivrogne, parvient à réaliser ses ambitions grâce à la protection du préfet Morfini.
Quatrième de couverture
Après plusieurs romans en français, Sebastianu Dalzeto avait le désir d'illustrer son idiome natal, né à la littérature au XIXe siècle, en publiant en 1930 le premier roman corse, Pesciu Anguilla. Il voulait aussi «ressusciter l'âme» du Bastia de son enfance, sans dissimuler sa tendresse envers le petit peuple d'artisans de toutes sortes, de marchands des quatre saisons, de fromages ou de châtaignes, de journaliers italiens qui fourmillaient dans Bastia, quand le français n'avait pas encore pris le dessus sur le corse ou le toscan. Au Pontetto, l'un des quartiers les plus pauvres de la ville, le petit Pépé tente de gagner sa vie tantôt en parcourant la ville avec sa boîte de cireur ou en ramassant des mégots, tantôt comme moussaillon. L'évocation de cette vie dure, entre un père ivrogne et une mère dont le portrait ne peut que susciter l'admiration, n'en est pas moins d'une drôlerie, d'une truculence et d'une vitalité décapante, refusant de sombrer dans le pessimisme des romans sociaux du XIXe siècle. Dans la préface de la deuxième édition corse reprise dans le présent ouvrage, Marie-Jean Vinciguerra voit en Pépé Morsicalupa, un «héros stendhalien» qui parviendra à force d'énergie, et grâce à la protection du conseiller Morfini, à réaliser ses ambitions, pour devenir contre toute attente un personnage ambigu et adulé dans les salons de Bastia.