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  Depuis une vingtaine d’années, je suis membre de l’Association des Amis de Pierre Benoit que j’ai découverte grâce à un article de Patrick Besson dans Le Point. Les pétrobénédictins publient chaque année un cahier où ils analysent l’œuvre du maître sous des angles variés. 

Quarante ans après, j’ai relu Mademoiselle de La Ferté que je n’avais guère apprécié à l’époque. Je préférais les romans coloniaux ꟷcomme l’Atlantide ou La châtelaine du Liban ꟷ ou allemands comme Kœnigsmark et Axelle à l’érotisme diffus. Les connaisseurs disent que Mademoiselle de La Ferté, roman balzacien du terroir, est son chef d’œuvre. 

On peut en résumer l’intrigue en quelques mots. Anne de La Ferté, jeune aristocrate landaise ruinée par les imprudences de son père, se fiance à un beau jeune homme qui la trahira vite pour une belle lady installée à Haïti. Je n’en dirai pas plus pour ne pas divulgâcher la trame. 

Ce roman est-il l’histoire d’une vengeance comme Aïno ? La description d’une amitié étonnante ? La radiographie d’amours interdites ? 

Dans le cadre aquatique des Landes, triste, désespérément triste, Pierre Benoit passionne le lecteur. Il n’est pas tendre avec les personnages. Les hommes y apparaissent comme un ramassis de crétins malfaisants, de débauchés, d’intrigants, de fanatiques malsains. Seules la lubricité, l’avarice, la méchanceté les meuvent. 

Malgré sa lenteur, son intériorité, ses paysages mélancoliques, le livre démontre une fois de plus que Pierre Benoit était un grand romancier.

Pour rire un peu, voici ma note : 17/20

Un bon candidat au prix Mitrophane si l’auteur n’était pas mort depuis si longtemps.

Le secret de fabrication du maître " Mes romans c'est simple: vous prenez une tragédie de Racine...et le Guide Bleu."