Je viens de passer quinze jours avec David Niven. J'ai beaucoup aimé ses mémoires pleins d'humour et d'humanité. Probablement les meilleurs mémoires d'acteurs que j'ai lus après " The Sea, the Sea " d'Iris Murdoch mais dans ce cas précis il s'agit de mémoires inventés. Après le récit de son enfance à la Dickens, le plus anglais des acteurs de Hollywood (né d'une mère française et d'un père écossais) raconte sa vie sous les drapeaux à Malte avant son départ pour la Californie où il deviendra l'artiste que l'on sait. On découvre le Hollywood de la grande époque avec sa grandeur, ses commérages, ses orgies, ses mesquineries, son inventivité. On fait la connaissance des belles dames du temps jadis. On se baigne nu dans une piscine en parlant suédois avec Greta Garbo. On refait le monde avec Humphrey Bogart autour d'une bouteille de whisky. On pleure avec The King la mort de Carole Lombard. En quelques lignes, parfois cruelles, Niven sait dépeindre un être. " Ce qui était merveilleux, avec Errol, c'était que vous saviez toujours ce que vous pouviez en attendre étant donné qu'il vous décevait toujours. Il lui arrivait de temps en temps de se décevoir lui-même " Sacré Flynn! Cette lucidité envers son ami ne l'empêche pas d'écrire des pages bouleversantes sur sa mort. Acteur talentueux, héros de la Seconde Guerre Mondiale, mémorialiste hors pair, David Niven est un bien agréable compagnon pour supporter les soirées de cet été torride.