‘’ Mais quoi ? Il faut se rendre à cette évidence : l’œuvre est ce qui compte le moins dans le destin d’outre-tombe des écrivains. Ce qui compte, aujourd’hui, c’est l’intelligence qu’ils ont eue du monde qui changeait sous leur regard et leur pressentiment de la direction qu’il allait prendre. C’est encore plus frappant pour André Breton que pour Apollinaire : il occupe une place importante dans l’histoire littéraire, non pas par ce qu’il y a ajouté, mais dans la mesure où il l’a régentée et orientée. ‘’ (François Mauriac, Bloc Notes, vendredi 1 novembre 1968)
En relisant Mauriac, je tombe sur ces lignes pénétrées. Selon lui, la postérité récompense davantage la nouveauté que le talent. Ainsi, toutes les élucubrations du nouveau roman et autre oulipo traversent-elles le désert alors que tout le monde se fout bien de Montherlant et de ses chefs d’œuvre…