Je connaissais Henri Lhéritier depuis une vingtaine d'années. Nous nous croisions quelquefois à Rivesaltes lors de soirées chez Raymond Alonso, un ami commun.
J'appréciais son humour, son humanité, sa curiosité intellectuelle, sa boulimie de livres. Souvent j'allais me promener à travers son blog où il commentait ses lectures sur un ton très personnel.
Quand M Bascou, le maire de Rivesaltes, avait interdit in extremis la présentation de mon roman —La guerre des cocus— à la bibliothèque de sa commune, Henri, indigné, avait organisé une contre-présentation chez lui, dans sa cave. Il voulait à tout prix me montrer que Rivesaltes c'était autre chose que la patrie d'une baderne sanguinaire.
Dès lors, nous nous étions rapprochés. Je lui rendais visite de temps en temps. Nous devisions pendant des heures. Nous évoquions Pierre Benoit, qu'il avait appris à aimer. Lors de notre dernière rencontre, il y a quelques mois, nous étions enfin passés au tutoiement, heureux de nous revoir.
Henri, plus jamais je ne vous dirai tu. J'espère qu'au Paradis, dans lequel tu ne croyais pas, tu trouveras un coin tranquille pour continuer à lire et te perfectionner en catalan. Henri, je suppose que tu as déjà croisé Pierre Benoit et que le bon maître t'a pardonné tes piques sans méchanceté.