Le combat pour le développement de langue catalane et la meilleure connaissance de ses créateurs (écrivains, acteurs, chanteurs...) n'est pas moins noble que le combat pour le maintien d'un petit train jaune. Mais verra-t-on prochainement autant de monde à la Llibreria (de Perpignan)qu'il y en avait samedi à la station de La Cabanasse?
Le prochain événement annoncé à la Llibreria concerne la sortie du nouvel ouvrage de l'écrivain nordcatalan à succès Joan Daniel Bezsonoff. chouchou d'une certaine presse mais pour de plutôt bonne raisons: des fictions qui ne le sont pas tout à fait, des essais qui débordent de leur enclos thématique, la mémoire, la langue et le style. En outre, il y a dans son background quelques identifications héroïques (des lettres russes, françaises, ibériques, etc...) qui lui servent de Jiminy Cricket pour le conduire aux prix et au public. Sans en faire, le moins du monde, un Crésusdu droit d'auteur. L'écrivain en langue catalane est un gagne-petit, aiment à se moquer les paresseux dans des langues plus universelles. PourtantJoan Daniel Bezsonoff c'est, bon an mal an, de un à trois ouvrages publiés. C'est le cas cette mi-année 2015 avec... trois titres. Le premier est une belle traduction: "La senyora Arnoul", de Jean-Noël Pancrazi, Ed. Sidillà.Le second un utile dictionnaire "'occita provençal-català/ occitan/ provençau-catalan", préfacé par une sommité Gerard Joan Barceló, àLlibres de l'Índex. Et le troisième -nous le touchons déjà- ce "Guia sentimental de Perpinyà" (Grup 62. Cat, Visions), qui pour être un ouvrage de commande au parfum touristique n'en est pas moins pourvu des quotas de science et d'énergie, des traits pittoresques, des caractères paradoxaux et de saillies plus ou moins acerbes qui sont les épices habituelles des mets que cet auteur nous prépare...avec, comme le validerait la tradition dite catalana, "seny i rauxa". (Remarquons qu'aucun de ces trois ouvrages n'a été publié par un éditeur nordcatalan.)