Jaume Queralt,
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Aux côtés d'un chanteur et d'un libraire transfuge, il y a ceux qui ne démordent pas de leur choix, "clar i català" (comme on disait dans un ancien temps). Et Joan Daniel Bezsonoff poursuit sa carrière de romancier avec "La melancolia dels oficials", roman historique avec en toile de fond les guerres d'Indochine et d'Algérie et la bande son et image (chanson, film, musique et et cinéma) de l'époque. Une traversée d'histoire où l'art du flashback et du montage sont parfaitement maîtrisés. L'auteur, qui se révèle bon paysagiste et incisif portraitiste, ne s'attarde pas cependant dans la digression contemplative, il doit conduire sa progression dramatique à bond port. Ce à quoi il parvient, comme un chauffeur de taxi qui, à l'ancienne, sans GPS, parvenait au point exact de l'adresse que vous lui aviez indiquée de quartier, de la région, du pays dont il ignorait tout de la géographie et de la trame des rues. Voies libres, passages encombrés, détours, retours, contournements, ralentissements, accélérations, passages à l'orangé, arrêts volontaires, reprises. Militaires, agents secrets, meurtres, femmes fatales. Avec Joan Daniel Bezsonoff, on voyage beaucoup, on apprend et on prend plaisir. Ah! Quelle merveilleuse langue que le catalan! s'écria Corneille